Nouveau projet d’Établissement :
2024 – 2028
Mettre en œuvre le virage ambulatoire de l’offre de soin et développer des conditions d’accueil de patients conformes
aux textes en vigueur.
En attente de validation par l’ARS
Le travail effectué dans le centre de postcure de l’Association se situe dans le champ d’action de la réadaptation préparant si nécessaire le processus de réhabilitation, « pôle social de la réadaptation » selon le Docteur JOLIVET.
En effet, le centre de postcure définit un espace entre le « trop bien » pour être encore hospitalisé et le « pas assez bien » pour vivre de façon autonome. Le travail de réadaptation constitue un « no man’s land » entre la maladie et la santé (QUIDU/GOT- Aspects psychologiques de la réadaptation).
Actuellement l’objectif principal de l’Association est l’accueil dans une perspective active d’insertion sociale et/ou professionnelle de personnes handicapées par la maladie mentale dont l’état est stabilisé. Cette prise en charge est limitée conventionnellement à dix mois pour le centre de postcure, une possibilité d’aide à la réalisation du projet d’insertion pouvant s’effectuer grâce au Service d’Aide et de Soutien.
Il s’agit de favoriser le passage de l’être malade à l’être social. La réadaptation est un « processus qui se développe entre des ruines et un rêve de reconstruction ».
Après la période d’accueil, la première étape du travail de réadaptation doit permettre le constat du handicap par le malade lui-même. Le travail consistera à lui faire prendre conscience des possibilités lui permettant de poser les bases d’un projet.
Le processus de réadaptation pourra se décomposer en trois étapes de reconstruction définies par le Docteur GOT :
Première étape : la prise d’INITIATIVES
Initiative : action de commencer, d’entreprendre.
Le champ des initiatives se situe entre deux comportements extrêmes, la passivité et l’agitation (passivité : état de subir l’action – agitation : ensemble de mouvements sans coordination et sans but).
Deuxième étape : l’accession à l’AUTONOMIE
Est autonome « celui qui se gouverne lui-même, qui se donne ses propres lois ». Ceci implique la possibilité de choix et une certaine liberté par rapport à autrui, donc la notion de responsabilité.
Les limites de l’autonomie sont d’une part la dépendance, d’autre part le refus d’aide (dépendance : fait de s’en remettre aux autres – refus d’aide : fait de ne pas tolérer la moindre ingérence de la part d’autrui).
Troisième étape : l’acquisition de CONDUITES D’AUTORITE
Autorité : « maîtrise de soi, donnant à l’individu le pouvoir de se faire obéir d’autrui ou de la matière » (Y. BRUN-BLEULER).
Si l’autorité ainsi définie englobe l’autorité sur son propre travail et l’autorité sur autrui, elle implique pour pouvoir s’exercer la reconnaissance et l’acceptation de l’autorité de l’autre.
Les limites sont la soumission et le rejet d’autorité (soumission : disposition à céder à la domination des autres – rejet d’autorité : même à la rébellion et à la domination par la contrainte).
La prise d’initiative, l’accession à l’autonomie, l’acquisition de conduites d’autorité sont des étapes qui pourront être prises en considération dans l’action de réadaptation menée dans l’établissement. Le travail effectué dans chacun des services sera spécifique, l’un accueillant des malades dans un projet d’insertion sociale, l’autre dans un projet d’une insertion socioprofessionnelle.
Ces spécificités ne séparent pas les deux services mais les rendent complémentaires :
Les deux structures du Centre de Postcure où sont accueillis les malades sont assez proches quant à leur conception architecturale mais le lieu d’implantation de celles-ci permet également une différenciation des actions menées. En effet, à BIACHE SAINT VAAST, petite ville de 4000 habitants, le service du Centre de Postcure est intégré dans l’environnement et la population, qui connaît l’existence du service, contribue d’une certaine manière à favoriser le processus de réadaptation sociale et l’intégration dans la cité. A ARRAS, le service de réadaptation socioprofessionnelle est intégré de façon beaucoup plus anonyme dans une ville de 40 000 habitants. Le potentiel fourni par le tissu socio-économique facilite les actions de réadaptation professionnelle.
Chacun des services aura une démarche commune dans le travail de réadaptation au travers d’un fonctionnement spécifique : accompagner le malade dans un itinéraire de réadaptation individualisé, ce qui n’est pas sans poser de problèmes dans le fonctionnement au quotidien. Il est en effet difficile de « faire de l’individuel dans du collectif », de concilier les actions centrées sur la personne et les actions impliquant l’ensemble du groupe composé de personnes ayant des niveaux intellectuels, des origines sociales, des vécus, des pathologies, des projets différents.
Soulignons enfin deux précisions essentielles :
Les besoins des patients accueillis
Sept besoins ont été formalisés dans le cadre d’une réflexion sur le projet d’établissement :
L’histoire de l’Association et son analyse du public sont structurées autour de quatre valeurs que nous formalisons de la manière suivante :
La socialisation :
Tout pensionnaire est considéré comme être humain et citoyen avant d’être considéré comme malade. Le patient est considéré comme capable d’évolution par l’apprentissage des comportements et normes sociales malgré le handicap lié à la maladie. Notre action vise à cette socialisation c’est-à-dire à développer les savoirs, savoirs-faires et savoirs-êtres. Ces apprentissages se construisent par le développement des capacités à dire ou à se faire comprendre, à produire soi-même et enfin à transmettre les acquis. L’évaluation des acquis à l’entrée, la consolidation de ceux-ci et les nouveaux apprentissages visent à permettre une vie sociale autonome dans la société globale.
L’autonomie :
Tout pensionnaire est considéré comme un être potentiellement autonome. L’autonomie est définie comme caractéristique de « celui qui se gouverne lui-même, qui se donne ses propres lois ». Ceci implique la possibilité de choix et une certaine liberté par rapport à autrui, donc la notion de responsabilité.
La responsabilisation :
Cette valeur découle logiquement de la valeur précédente. Tout pensionnaire est considéré comme un être humain potentiellement responsable. La responsabilité est définie comme conscience des conséquences et des enjeux des actes posés. Elle suppose une liberté de choix mais aussi une maîtrise des conséquences de cette liberté. Elle implique la possibilité de gérer soi-même des moyens.
Le pensionnaire est un acteur de son devenir.
Cette valeur peut se définir de la façon suivante : le choix et la volonté de sortir de ses difficultés sont considérés comme une condition nécessaire à une évolution positive dans l’institution et à une intégration sociale future. La volonté est le désir du changement dans la préservation des acquis antérieurs. Cette valeur suppose une promotion de l’auto prise en charge du pensionnaire et une limitation au plus possible de l’assistanat.
Le schéma suivant permet de résumer l’ancrage de notre Association dans ses valeurs :
« Dix mois ce que je peux faire »
Le souci essentiel de notre démarche pédagogique est d’offrir à chaque pensionnaire un accompagnement correspondant aux mieux de ses besoins spécifiques. La notion de contrat au profit d’un projet individualisé est un élément central de notre démarche. Nous veillons également à rester en cohérence avec les valeurs de l’institution tout en respectant également les droits des patients, en considérant chaque pensionnaire comme acteur essentiel de son projet. Bien entendu, cela se réalise à partir de la situation de chaque pensionnaire et en veillant également à ce que les caractéristiques médicales et psychologiques soient respectées.
Un espace-temps repéré dans la trajectoire du patient
La contrainte d’une durée de la prise en charge limitée à 10 mois permet au patient de se situer dans une dimension temporelle intégrant une date définie pour la fin du séjour.
L’organisation de la prise en charge s’est donc structurée dans cette durée.
Visite de pré-admission : cet entretien réunit le patient, l’équipe médicale à l’origine de la demande, la famille, le psychiatre et le directeur de l’A.R.E.V. ainsi que tout autre partenaire impliqué dans le projet du patient.
Accueil : accueil administratif et orientation dans l’un des services de l’établissement dans le cadre d’une procédure d’accueil établie.
B.M. : Bilan Mensuel établi par le référent et un soignant avec le patient concerné et entretien médical à partir du Livret d’Accompagnement
Synthèses : 3ème mois et 8ème mois de séjour : sont invités à y participer : le patient, médecin et équipe de soins à l’origine de la demande, famille, délégué à la tutelle ou tout autre partenaire impliqué dans le projet.
Synthèse du 3ème mois : confirmation du projet et détermination des objectifs
Synthèse du 8ème mois : bilan du séjour par rapport aux objectifs fixés, préparation de la sortie.
Sortie : La sortie fait partie intégrante de l’accompagnement. C’est la conclusion du séjour mais cette démarche s’inscrit dans la continuité des actions menées avec le patient.
Les trois pôles de la prise en charge du patient
L’accompagnement dans la mise en place du projet s’effectuera dans trois domaines principaux :
Ces trois domaines d’intervention sont indispensables et complémentaires pour permettre un réel travail en vue d’une insertion sociale et professionnelle.
L’organisation de l’accompagnement soignant et éducatif
Dans les deux services du centre de postcure où sont hébergés les pensionnaires, l’équipe s’est organisée pour permettre un accompagnement permanent tout en assurant la sécurité et le bien-être des pensionnaires. Chaque membre de l’équipe (hormis le personnel technique) aura trois rôles à jouer :
Les finalités de l’institution
L’analyse du public et l’explication de nos valeurs nous ont permis de clarifier les finalités de l’institution. Celles-ci constituent une traduction de nos valeurs dans les champs d’intervention de l’Association et en tenant compte des difficultés et spécificités du public. Trois finalités sont repérables dans l’analyse des besoins du public et sont cohérentes avec nos valeurs. Elles correspondent globalement aux deux espaces-temps définis par le Docteur JOLIVET : espace-temps de réadaptation / espace-temps de réhabilitation.
Les trois finalités de notre Association seront poursuivies dans chacun des groupes. Cependant chacun d’eux aura une finalité dominante qui définit son identité. L’organisation des services découle par conséquent de nos finalités. Elle peut se schématiser de la manière suivante :
A partir de ces trois finalités, nous avons pu définir le projet des différents services de l’établissement